À partir de l'échelle de Binet-Simon (1911) qui cotait ses résultats en âge mental, Stern a introduit en1912 la cotation en quotient intellectuel, ou QI. C'est le rapport de l'âge mental sur l'âge réel, multiplié par 100. Le QI normal d'une classe d'âge est donc de 100.
La cotation de Stern a été utilisée dans
les révisions américaines du Binet-Simon: la Révision de Stanford par Lewis
Terman en1917, et la Nouvelle Révision de Stanford, ou test de Terman-Merrill
en1937. Cette dernière donne une lecture du QI en écarts réduits (courbe de
Gauss), mais le calcul reste celui de Stern.
Or ce mode de calcul pose de nombreux
problèmes méthodologiques et théoriques. D'une part, il est très difficile
d'obtenir une bonne homogénéité entre les classes d'âge. D'autre part, cette
cotation rend compte d'une vitesse de développement de l'enfant et non de son
intelligence réelle. Enfin, le postulat de la constance du QI de Stern le rend
non valide pour les adultes chez qui la détérioration mentale est normale à
partir de vingt-cinq ans.
Ces critiques ont conduit l'américain
Wechsler à mettre au point une autre échelle de mesure de l'intelligence: la
Wechsler-Bellevue Intelligence Scale. Elle comporte un matériel adapté aux
adultes et emploie un étalonnage en écarts-réduits spécifique à chaque tranche
d'âge. La méthode de Stern est abandonnée et le QI devient une note pondérée
obtenue à partir des différents résultats aux 11 tests que contient l'échelle.
Ainsi peut-on calculer un QI verbal et un QI de performance selon les tests
sélectionnés.
Le QI de Wechsler rend compte d'un profil,
d'un rang dans le groupe et non d'une vitesse de développement. Il abandonne la
notion d'âge mental au profit d'une table de pondération bien modulée, avec une
moyenne de 100 et un écart type de 15 pour chaque classe d'âge.
Cette échelle sera adaptée pour les
enfants: c'est la WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children).
Aujourd'hui le QI de Wechsler est
majoritairement utilisé pour les sélections de masse. Dans la classification
traditionnelle, le degré d'arriération mentale est défini par le QI.
Dans l'opinion publique, le QI bénéficie
d'une image à la fois valorisante et terrorisante puisqu'il représente le mythe
d'une possibilité de mesure absolue de l'intelligence. Mais il faut le resituer
dans son contexte et ne pas perdre de vue son côté réducteur: c'est un
instrument statistique qui ne reflète en aucun cas une personnalité dans son
entier, avec son histoire singulière et ses modes particuliers de réaction.
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